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Me (ah bon)
Irrécupérable

Je l'ai entrevue cet après-midi. Au détour de ma rue -"ma", comme si elle était à moi. Les rues sont à des centaines de personnes, parce qu'elles y habitent. Quelle ironie de croire qu'elles ne sont qu'à soi.

Je ne sais pas ce qui m'a pris de tomber amoureux d'une fille qui habitait dans le même quartier que moi.
La croiser m'est devenu insoutenable. Presque.

Ses cheveux sur le trottoir d'en face, et les mots qui se bousculent derrière mes lèvres closes. Qui voudraient exploser jusqu'à son nom, son nom. Ton prénom, Emilie, dis-le moi, dis-moi encore une fois "Moi, c'est Emilie. Salut. Peu m'importe ton nom, en fait. Je veux juste savoir qui tu es." Cette phrase, la première que tu m'aies dite, elle reste là, là, gravée.

Haha.
Comme c'est pitotable, comme ça pourrait le paraître, du moins, de venir exposer sa propre misère aux yeux du monde, ici. Enfin, le monde. Quelle prétention. Comme si le monde venait, en foule, se délecter de mes mots. Connerie. Prétention, oui.

Je l'ai vue, marcher sur le trottoir d'en face. Ses cheveux châtains, un peu ondulés, boucles folles, cet "ahurissement des cheveux", comme j'aimais à lui dire.
Une jupe un peu gitane, personne n'échappe à la mode. Ses épaules nues et quelque chose pour couvrir chastement son buste, laissant son cou exposé aux regards. Je suis jaloux de ceux qui ont le droit de la regarder dans les yeux.
Parce que les siens se sont détournés, la seule fois où ils se sont posés sur moi, depuis notre... séparation. Ce simple mot m'écoeure. Me fait mal. M'écoeure.

Comme c'est triste, l'amour. Parce que ça finit toujours un jour ou l'autre. Et c'est si gai.
Mon Dieu, je philosophe si mal. C'est triste, c'est gai, n'y a-t-il pas encore plus simple, encore plus manichéen? Quelle grande plaisanterie que l'analyse de tout cela.

J'aimerais

Non.

Je me refuse à formuler ces désirs, il faut que tu arrêtes, que tu arrêtes. C'est si petit, si minable, de triturer encore en moi toutes ces pensées, ces échappées soudaines, que je refoule. Il faut taire tout cela, vas-y, tais, tais. Ecrase son image entre tes mains, le chemin continue, mais sans elle. Sans elle.

Sans elle.
Ces deux mots me donnent envie de me jeter. Par la fenêtre.
Même pas, en fait. J'écris la formule, mais mon corps, mon esprit n'aspirent pas à cela. Je ne veux pas me supprimer.
Simplement, je ne parviens pas. A. Surmonter.
Enfin si.
Mais non.

Ce que je veux jeter par la fenêtre, ce sont toutes les images d'elles qui me viennent à l'esprit.

Car je sais qu'en moi-même, je me refuse à admettre. Que. Je suis. Un.
Connard.
Idiot.
Fou.
Inconscient.
Je n'avais pas conscience de ce que je venais de perdre.


Je l'ai croisée.
Elle marchait, légère, simple.

Nico m'accompagnait. Il est là, lui. Ca fait longtemps. Je reconnais que je lui dois. Que je lui dois. Je ne dirai pas quoi, car je ne le sais pas moi-même.


Alors, j'avance.
Je n'aime pas cette période de stand-by, d'entre-deux, entre partiels et résultats.
On comble comme on peut le temps. Et pourtant, j'aime cela. Liberté, liberté chérie. C'est là qu'on se dit, un peu naïvement : Paris est à moi. Ces rues sont miennes (encore), là où je pose le pas, je m'en souviendrai, dans cent ans.

Je voudrais qu'on ne m'oublie pas.  Non.
Qu'elle ne m'oublie pas.
Je voudrais pouvoir l'oublier.

Que c'est mignon, que c'est pitoyable, oh, il se lamente sur son pauvre sort.
Mais agis, crétin, agis. Au lieu de rester là, en face-à-face avec ton esprit. Tes désirs. Tes aspirations. Tes impératifs.


Broie-toi le coeur, qu'on en finisse.



Non récupérable, comme ils disent dans les Mains Sales.

Ecrit par Dezk, à 23:12 dans la rubrique "Actualités".

Commentaires :

  Cristalpearl
Cristalpearl
19-06-05
à 23:26

Salut !

Ton article me touche. J'ai passé mon week end à me broyer le coeur avec des tas de pensées toutes plus torturantes les unes que les autres, en me disant qu'à force, ça finira par faire moins mal. Pas envie de disparaitre, juste de tuer la douleur. Et me faire moi aussi à cette idée...

Sans lui, sans lui, sans lui, sans lui, sans lui.

Lui.

Arriver à faire un trait sur lui. Juste avoir conscience que ce sera long.

Juste pour te dire que je partage un peu tes pensées. Et que je comprends. Oh oui je comprends !

Courage !

Cristal


  Dezk
Dezk
21-06-05
à 10:28

Re:

"Pas envie de disparaitre, juste de tuer la douleur."
Oui. Je crois que c'est ça.

Sauf que je m'en veux à moi-même. Parce que c'est moi qui l'ai fait partir. On peut difficilement faire plus absurde.
Je me demande comme cela doit être, de ressentir ça, mais en fille, pour un garçon. Peut-être sans doute est-ce la même chose.

A part ça, merci. Si mes mots t'ont touchée. Je ne sais pas s'ils étaient destinés à ça, mais visiblement, ils trouvent une résonnance. Curieux et agréable à la fois.

Alors bonne reconstruction à toi aussi.
A la prochaine.


  Cristalpearl
Cristalpearl
21-06-05
à 13:20

Re: Re:

Je te comprends d'autant plus que pour ma propre histoire, c'est moi aussi qui l'ai fait partir (parce que quand il est entré dans ma vie, ce n'était pas possible pour moi) et je m'en veux terriblement maintenant. Juste la vie qui est mal foutue parfois, qui fait qu'on ne rencontre pas les bonnes personnes au bon moment...

Le vivre en fille doit être sensiblement la même chose qu'en garçon, en tout cas, la douleur ressentie doit être similaire. Très destructrice.

Tes mots ont trouvés une grande résonnace en moi.

A bientôt.

  MangakaDine
MangakaDine
20-06-05
à 19:04

Oh...ça me touche.
Je ne sais pas. J'étais bien, là, devant mon ordi, je revenais d'une bonne baignade et je tombe sur ça.
Je ne sais pas.
Peut être que ça y ressemble, peut-être est ce parce que j'assimile...mais non. Ce n'est pas la seule raison. Ton texte m'a touché et mon visage s'est transformé en le lisant, j'ai eu mal. Mal à ta place, bien que ce n'est pas pour ça que tu auras moins mal, toi. Mais j'ai mal de lire de telles choses, ça me fait souffrir parce que c'est bien écrit et qu'on ressent d'autant plus la douleur. Du coup, j'y repense. Je n'arrive pas à jeter tous ces souvenirs, moi. Au fond, c'est surement parce que je ne le veux pas. Je les garderai. J'assumerai. Le bon comme le mauvais. Et tant pis si la réalité a sa propre conscience, et qu'elle ne se plie pas à nos désirs. Il ou elle ne reviendra peut-être jamais. Et il faudra alors se contenter de regarder, au loin...

  Dezk
Dezk
21-06-05
à 10:33

Re:

Il faut peut-être m'excuser de t'avoir fait sortir de ton bien-être... Si je t'ai fait mal indirectement. Mince alors.

Tu penses peut-être à Maro? Je me permets de dire ça, étant grand lecteur de tes pensées... (écrites, bien sûr, je ne suis pas encore voyant. Quoique.)
Je vais encore citer, ne pouvant pas 'mieux dire' : 
"Je n'arrive pas à jeter tous ces souvenirs, moi. Au fond, c'est surement parce que je ne le veux pas. Je les garderai. J'assumerai. Le bon comme le mauvais. Et tant pis si la réalité a sa propre conscience, et qu'elle ne se plie pas à nos désirs. Il ou elle ne reviendra peut-être jamais. Et il faudra alors se contenter de regarder, au loin..." C'est exactement ça. Mais j'aimerais pouvoir soit tout effacer, soit tout avoir à nouveau. Indécis.

Visiblement, ce que j'écris touche vraiment. Encore une surprise. Agréable, oui, peut-être.


  MangakaDine
MangakaDine
21-06-05
à 15:02

Re: Re:

Oui, à Maro...
...et à d'autres....tous ceux que je n'ai pas su retenir. C'est à dire tous, c'est fameux! Ne pas être capable de garder quelqu'un, aussi précieux soit-il. Il faut aussi penser que le quelqu'un en question est comme nous, avec pleins d'envies diverses et variées, et qu'on ne fait peut-être pas partie des siennes. Bouh le monde est injuste. On veut tout avoir, ou alors rien. C'est triste de penser comme ça, non? Je veux dire...ne pas se contenter d'une seule chose, aussi infime soit elle....d'un regard, d'une silouhette dans la rue, d'une petite pensée, d'un souvenir fugitif.... ce sont des belles choses en elles mêmes...gâchées par nos désirs de toujours plus. Et l'insatisfaction. Pathétique, l'insatisfaction.
Pardon, je m'égare peut-être, il y a certains truc que je ne devrais pas écrire....mais quand je prends le clavier en main, c'est plus fort que moi. Merci de lire mon blog, quoi qu'on en dise, ça fait vraiment bizarre que les gens arrivent à assimiler ma vie de Joueb à mes commentaires extérieurs, c'est bizarre, mais dans le bon sens. Dans un sens que j'aime. Merci encore. Et puis j'aprécie d'écrire ici, je m'y sens proche, c'est une sensation agréable. C'est unique à certains Joueb.

  Dezk
Dezk
21-06-05
à 20:03

Re: Re: Re:

Merci, Dine.
Insatisfaction, oui. Appétit insatiable qui ronge. Enfin, pour moi, ce n'en était qu'à moitié. C'est plutôt... ce besoin vital, mon égoïsme qui m'a dévoré. Le besoin d'être seul, souvent, de me retrouver moi-même, trop sans doute, qui a fait qu'elle n'a pas compris (et je comprends pourquoi), et que je l'ai perdue.
Mais cet appétit, oui, je l'ai aussi. Il est juste.

Ta plume est plaisante. L'état d'esprit qui va avec aussi.

Juste, je n'ai pas compris cette phrase : "ça fait vraiment bizarre que les gens arrivent à assimiler ma vie de Joueb à mes commentaires extérieurs, c'est bizarre, mais dans le bon sens."
Tu veux dire que certaines personnes ne connaissent de toi que tes commentaires, et se permettent de te juger à partir de cela? l-* Je suis songeur...


  MangakaDine
MangakaDine
21-06-05
à 20:20

Re: Re: Re: Re:

C'est vrai qu'en relisant ma phrase, je ne la comprends pas moi-même, arf!
Qu'on me juge en fonction de mes commentaires, ça je m'en fout un peu. Non, en fait c'était pour dire que parfois, j'aime un article sur un Joueb alors je laisse une trace, certaines émotions.... et des fois, je suis surprise que les auteurs des articles que j'ai aimé comprennent vraiment où j'ai voulu en venir, parce qu'ils ont lu mon blog et peuvent assembler certains de mes mots à des faits décrits. De ce fait, la discussion fonctionne, touche là ou elle voulait toucher, hop, comme ça, directement, parce que chacun sait de quoi l'autre parle. Bon, c'est pas très clair tout ça, mais il faut me comprendre, j'ai faim, je dois aller nourrir mes cellules spirituelles (babacool attitude).

See ya!

  ArnoldLayne
ArnoldLayne
20-06-05
à 22:25

C'est bien, Sartre, hein ?

Personnelement, y en a un qui m'a récupéré, et en ce moment, je me reconstruis.

Mais je vais pas développer ça dans un commentaire, ça ne se fait pas. Et puis, j'ai pas l'habitude de comparer, ni forcément de commenter...

Et je vais de ce pas poster chez moi, d'ailleurs... Comme quoi, je vais me faire pitoyable chez moi, ça suffira.

 

Au plaisir.


  Dezk
Dezk
21-06-05
à 10:37

Re:

Inconditionnel du théâtre de Sartre.

Mais fais, fais. Où tu veux.
Je n'aime pas ce mot de "commentaire". Comme si l'on devait soudain analyser, disséquer le texte d'autrui. Il faudrait plutôt dire "Autre chose". Parce que c'est autre chose qu'on écrit. En marge du 'déjà-écrit'. Bref.

Tu es partie. Où?


  ArnoldLayne
ArnoldLayne
21-06-05
à 13:18

Je ne peux pas te le dire comme ça, ici.

Je suis ailleurs, c'est tout.

 

Mais y a moyen de me retrouver facilement.

Je t'attends... :)


  Dezk
Dezk
21-06-05
à 20:04

Re:

J'ai peur de ne pas trouver. :(

Mais je trouverai.


  ArnoldLayne
ArnoldLayne
22-06-05
à 23:36

Voilà, ça, c'est fait.



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