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Me (ah bon)
Persiste et signe

Finalement, j'ai osé.  Fallait bien, tout de même. L'honneur, le panache, la gloire éternelle, la reconnaissance éperdue, tout ça... Qu'est-ce qu'on se marre. Humour à revoir.

Donc, j'ai cherché. Comme le petit imbécile que j'étais, presque comme un "déjà-dépendant-de-cette-fille-dont-j'ai-à-peine-entrevu-la-personnalité-le-temps-d'une-soirée". C'est chiant d'écrire tout avec un tiret entre les mots... Je referai pas ça.
Donc, oui, annuaire entre les mains, mes yeux qui parcourent l'assommant programme des multiples noms de cafés de Paris. Là, je trouve, oui, il y en a trois.
Evidemment, comme dans toute bonne série B qui se respecte, je tombe sur le bon. C'était le premier auquel je suis allé, samedi soir. Evidemment, oui, un samedi soir, y a plus de monde, ça rend les choses plus difficles, plus feuilleton américain.

En terrasse. Bien entendu. Un coin plutôt agréable, des rues pas trop grandes ni trop petites, les chaises remplies au deux tiers.

Je m'aperçois soudain, debout devant cette terrasse, que le simple fait que je sois là montre déjà qu'elle m'intéresse. Eh merde. Me voilà orgeuilleux déchu, c'est la preuve par deux (par trois, devrais-je dire, comme le nombre de cafés, haha. Re-humour à revoir.) que j'ai cherché, pris le temps de trouver une adresse.
Con. J'ai presque envie de m'en aller immédiatement, c'était bien mardi soir, mais justement, on est plus mardi soir. Jambes, soulevez-vous, en-allez-vous, allez-en-vous, je sais plus comment on dit, ah voilà, allez-vous-en.

Et puis j'ai croisé son regard, à la table devant moi. Elle sert un couple de vieux, l'homme bedonnant, la femme, je n'ai pris la peine de regarder. Décadence du corps humain due à l'âge, ça me fait peur. Dégoûte, presque. Passons.
Me sourit, fait des signes avec ses mains et sa tête, puis commeje dois sans doute avoir l'air complètement hébété, rigole et me lance : "J'arrive." Elle arive? Je me demande vraiment que je fais ici. Et en même temps, le jeu en vaut la chandelle. Hein? C'est quoi cette expression débile. Contaminé par la vieux-attitude. Et pourquoi "Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras". J'ai mis des années à comprendre cette expression. Bon, fin de la pause proverbialo-philosophique.

Je la vois aller à l'intérieur du café, elle parle avec un type jeune, assez beau, avec de l'allure. Indifférent. Non. En fait, il m'énerve. Mais je le dis pas, parce que ça fait minable de l'écrire. Finalement je l'ai mis. Bref, toujours est-il qu'elle ressort les mains débarassées de son plateau, avec un air plus détendu.

Elle marche vers moi, et vient se planter tout près de moi.
Mélange de caractère décidé, ce dynamisme presque impérieux, et cette souplesse charnelle qu'on les jeunes filles entre 15 et 25 ans. Ah, je sais d'où me viens cette ébauche d'expression. Un bouquin que j'ai lu, pour un concours de lecture au collège, il y a un certain temps. Je l'ai ressorti l'autre jour, et c'est pour ça que ces mots sont là. Il faut que je cite.

"     Car droit devant nous, sur les digue-promenade, ce qui était un point il n'y a guère qu'une minute prend forme peu à peu.
      C'était un point, c'est une femme. Accompagnée d'un chien. Une femme, pas de doute. Mais nuls petits pas courts -sûrement pas une vieille femme-, ni démarche languide -sûrement pas une jeune femme-, ni course gratuite -sûrement pas une fillette. Ce qui ne trompe pas, c'est plutôt ce quelque chose de souple et d'empressé, de fluide et de nerveux à la fois, d'irrésistiblement attirant, qui signe mieux que tout l'impatience indolente des filles de quinze, seize ans."

J'aime ce passage. Ecriture parfaite. Qui évoque tout. Justesse.
Sauf que là, elle a aux environs de dix-huit/vingt ans, elle est juste devant moi.

Et puis, ensuite, je ne sais plus, elle sourit, contente de voir que je suis là, me le dit, et on s'assied sur une barrière anti-voitures, juchés en équilibre sur les barres de fer marron foncé. Quelle description romanesque.
On parle. Banalités échangées au début "Alors, la fin de la fête de la musique" est-ce que tu es rentré dormir tout de suite, est-ce que t'as encore traîné, pas trop fatigué(e), sommeil récupéré, oui, non, fait chaud, bientôt la canicule, ah oui, surtout quand on joue les serveuses toute la soirée, peux plus, crevant, mais des sous, on gagne, et toi, job? Et de fil en aiguille, on se détend, enfin, je me détends. Parce qu'elle, elle est terriblement naturelle, ça crève les yeux. Le pire, c'est qu'elle sent que je n'étais pas spécialement  à l'aise au début, et ça, je déteste ça. Stupide. Mais en fait, ça me met en confiance de la voir si... 'elle-même'.

Elle est jolie. Enfin, elle a un truc. Pas envie d'expliquer, ça ferait trop sentimentalo-lyrique. Toujours cette peur du lyrisme, hein. Ouais. Et alors.
Ses yeux sont toujours aussi fous, j'ai presque envie de le lui dire, mais ça ferait vraiment ridicule, et après tout, elle me plaît, mais elle ne me plaît pas. Disons, pas dans le sens "je la veux, je vais l'embrasser tout de suite, maintenant". Mais elle me plaît, parce que voilà. Prends le temps. C'est tout. Les instants les uns après les autres.
J'aime pas le précipité, même si j'en ai fait de nombreuses fois. Même si j'ai vécu des moments imprévus superbes. En fait, oui à la SPONTANEITE, mais non au PRECIPITE. Voilà. J'ai trouvé.

A un moment, je lui ai lancé, je sais pas ce qui m'a pris, j'ai cru qu'elle allait me prendre pour un fétichiste de ses phrases, ou qu'elle n'allait pas s'en rappeler, ou qu'elle allait croire que je faisais une blague à la con qui allait tomber à l'eau, donc, j'ai dit : "Alors, toujours aussi yaourt."
Elle m'a regardé avec un petit air comme étonné, puis, je ne sais pas comment dire, mutin, un peu amusé, et surtout, avec un regard de compréhension, un peu complice, peut-être. Ouah, j'arrête là ma psychologie à deux balles, stop, stop, je deviens une vraie fille (et vlan). Elle a rigolé, et elle a répondu : "J'ai pas encore trouvé ma marque".
Je me suis demandé un court instant si c'était une allusion de dragouille, comme je les déteste, et en fait non, c'était juste une blague, puisqu'elle a continué, en se demandant si Danone ou Gervais, Flamby ou Petit Encas, Mamie Nova ou la Laitère lui irait mieux. Le tout, dit avec un petit ton solennel et pensif.
Elle m'a fait éclater de rire.
J'avais pas l'air con, en adoration devant sa phrase, comme un roi mage.

Le travail l'a appelée à nouveau, ou plutôt l'éphèbe en jean à l'intérieur du bar.
Un signe de la main, elle a sauté de la barrière et est retombée sur ses pieds avec cette souplesse qui me fait envie dans tous les sens du terme. Elle m’a fait la bise, encore, et m’a demandé quand je revenais. Je l’ai regardée comme si je me méfiais, en soulevant un sourcil très haut. J’aime bien faire ça. Genre ‘J’ai de l’humour et en même temps j’ai suffisamment de distance pour avoir l’air d’avoir d’autre chats à fouetter’. Oh, que c’est ridicule. Donc, j’ai soulevé mon sourcil, et lui ai dit que cette fois, c’était à elle de venir me chercher. Elle a répondu : "Un jeu de piste ? " ou un truc comme ça, je ne me rappelle plus très bien.
Du coup, un stylo a surgi de la poche de son jean, et elle me l’a tendu, avec son bras. A mon tour, donc.

J’ai réfléchi deux minutes, ça me paniquait un peu, soudain, de donner un nom, un élément de ma vie à cette fille. Pas parce que j’ai peur avec la gente féminine, au contraire. Peut-être peur de pas faire aussi bien qu’elle avec son nom de café en trois exemplaires dans Paris. J’ai cherché, et puis j’ai trouvé, je lui ai écrit "PONT" sur la main. Mais ça sera trop facile, parce que tout le monde sait très bien que les parisiens vont tous sur le Pont des Arts. Surtout les d’jeun’s cool, hein.
Sauf que la difficulté, c’est que j’ai ajouté que j’y étais souvent en ce moment, en fin d’après-midi. Pas tout le temps. En plus, c’est vrai. (comme si je cherchais à me justifier ici) Donc, cela signifiait bien que je n’y étais pas tout le temps, oh, bravo, quelle déduction formidable. Donc, qu’elle avait des chances de ne pas me trouver.
Ca fait mystérieux, n’est-ce pas. L’inaccessible, tout ça. Je pourrais écrire ‘quelle pitié’, mais malgré tout, je suis plutôt content de ma trouvaille. Voilà, ça, cette dernière partie de la phrase, c’est elle qui est pitoyable.

J’irai peut-être demain, sur ce pont. De toute manière, mes pas m’y portent tous seuls.


J’ai croisé Emilie, tout à l’heure. Sur le trottoir d’en face. Encore.
Qu’est-ce qu’elle était belle.
Tais-toi.
Elle me manque.
Non.
Elle m’énerve, à être si jolie, toujours, pour les yeux des autres. Et pas pour moi.
Elle me
Non.
Je me mens.
J’en crève, tellement elle me manque.
Mais cette fille, Lisa, elle me l’a faite oublier, le temps de quelques heures.
Il est temps que je me réhumanise.

A se donner des baffes.
Oublier.

Sauf que je ne sais pas boire pour oublier. Je n’oublie pas, je bois, c’est tout.

Ecrit par Dezk, à 21:17 dans la rubrique "Actualités".

Commentaires :

  MangakaDine
MangakaDine
26-06-05
à 23:12

Aïe.

Tu sais, je commence à être accro à tes mots. Je n'aime pas ça, être dépendante, je déteste. J'aime être libre de mes choix et de mes envies. Et pourtant, je passe sur ton Joueb, souvent. Pour voir si tu n'as pas écris.

Parce que j'aime lire ce genre d'histoire.

Oui. C'est le style que j'aimerais bien vivre, un peu fantaisiste, comme ça. Et puis en même temps, toujours Emilie, pour nous ramener les pieds sur Terre.

Haha! Je me souviens de mon Defi Lecture au collège. Ca m'a marqué parce que j'ai obtenu la première place, et que les prix étaient tous des livres, et que j'en avais marre d'en bouffer, moi, des livres. De ce Défi Lecture, je n'en ai retenu aucunes, de lectures. J'aime pas ça, les bouquins, de toutes façons. Je préfère cent fois des petites anecdotes comme les tiennes, narrées au jour le jour, à la manière d'un jeu de rôle où on peut faire évoluer les persos. Enfin, pas nous, on en a pas ce pouvoir....dommage d'ailleurs. Chacun aurait pu se construire sa petite happy end, de cette façon. Je dérive un peu du sujet, désolée...

"J'aime pas le précipité, même si j'en ai fait de nombreuses fois. Même si j'ai vécu des moments imprévus superbes. En fait, oui à la SPONTANEITE, mais non au PRECIPITE. Voilà. J'ai trouvé." pour ça, je suis bien d'accord, même si des fois, je ne l'applique que trop peu...

Elle a l'air sympa, cette Lisa. Elle agacerait presque tellement elle arrive à trouver avec un timing parfait les bonnes répliques. Oui, en fait, cette Lisa, je l'aime bien. Je l'envie aussi. J'aimerais être comme ça, en quelques sortes.... ce qu'il serait bien, c'est qu'elle te retrouve, pour que tu continues d'en parler ici et que je puisse me délecter de son petit piquant qui grince à moitié sous ma dent. Je me comprends, hein.... Enfin, d'un autre côté, ça sert à rien d'écrire un commentaire sur un Joueb s'il n'y a que moi qui me comprends....

Bon...heu...le truc à retenir, s'il y en a un malgré tout, c'est que....heuuu attends je cherche....pfff. Retiens ce que tu veux. En tout cas je te lirais encore. Même si Lisa n'est pas là. Parce que tes petites rencontres sont en adéquation avc les miennes, et que parfois, en secret, ça m'amuse de découvrir certaines similitudes....



  Dezk
Dezk
01-07-05
à 00:07

Re:

Tes commentaires sont mes périodiques, allez, j'abaisse mon orgueil un instant, me débarasse de ma fierté, pour dire que je lorsque j'ouvre le plastique, j'ai toujours envie d'aller au dossier de fond, tout de suite, pour tout lire. Alors. Hey.
Alors, accro, on est peut-être deux. C'est malin. Allez, un smiley, juste pour faire djeun-qui-utilise-des-smiley-pour-montrer-ce-qu'il-ne-parvient-pas-à-écrire-avec -des-mots :      :)

Je te salue, Dine.

Les bouquins, c'est tout un monde étrange. Moi aussi, j'aurais tant voulu faire évoluer les destins à mon gré, juste parce que. J'en avais envie. Point. Et en même temps, on apprend la frustration. Grâce à eux. Sinon, ça aurait été bien plus dur à rencontrer, sans les vieilles pages jaunies, dans la vraie vie. Je ne suis pas clair. Tant pis.

A vrai dire, Lisa m'agace un peu aussi, tout en me... je ne sais pas. Peut-être. Les gens si bien, qui sont si... bien. On se sent étrange à côté. Bien et autre à la fois.
Moi aussi, je suis parfois jaloux à ma façon, de que décrivent les autres, des contacts qu'ils tissent, des instants qu'ils fixent, de la main qui remonte peu à peu le long de la jambe, et des yeux qui se refusent au réveil. Héhé.
Sont jolis, tes mots. "Petit piquant qui grince sous la dent". Le grand Dezk aime bien. Ouah. Et voilà, un lacet de ma chaussure.

Je suis d'humeur bon prince (pour les filles, on dit bonne princesse? Ca fait vraiment con), alors oui, j'le dis, moi aussi, tes articles. Voilà. C'est bref, mais je crois que ça suggère bien. Suis pas souvent visible, mais en même temps, ça faisait des mois que je lis en invisible. C'est peut-être ma principale qualité, qui sait. Parce que tes mots, voilà.

Je vais faire mon auteur à succès : ces pages vous accueilleront encore avec plaisir, Mademoiselle Dine.


  MangakaDine
MangakaDine
01-07-05
à 13:22

Re: Re:

Alors, si je suis la bienvenue...je vais revenir plus souvent. (ça suffit, chuis déjà là assez souvent comme ça!)
Non, sérieusement, parfois je me dis "mais ça sert à quoi que tu écrives tout ça, il en a peut être rien à foutre" où "t'es en train de monopoliser un blog qui ne t'appartient pas" et un tas d'autres réflexions inutiles qui me servent à culpabiliser sur une base inexistante. Du coup, de lire ce que tu m'as dit, ça soulage. Je reviendrai sans scrupule.

Pour les bouquins, tu as bien raisons. C'est peut-être pour ca que je ne lis pas, trop frustrée, la Dine.

C'est bizarre mais moi les gens bien, je ne peux pas les toucher. J'ai toujours l'impression que je vais les souiller de mes mains sales. Alors je prends des gens pas gentils (remarque, je choisis pas, hein), comme ça je sais que je ne les ferai pas souffrir. Tout ça, pour ne pas avoir mauvaise conscience...eh ben dis donc, pas fameux.
Héhé.
Héhéhé.
Bah ouais, hé. J'vais utiliser un de tes smileys de djeun-qui-utilise-des-smiley-pour-ptain-c'te-phrase-est-trop-longue-à-retranscrire : ;)

Oh, mon lasset de godasse! J'y soui toute émue!
Et ben j'ai du en baver pour l'obtenir, celui là! Mais j'en suis fière.
La prochaine fois, je vise la mèche de cheveux, pour faire des poupées vaudou (ça fait PEUR, hein?)


  Dezk
Dezk
02-07-05
à 18:56

Re: Re: Re:

(décidément, tes commentaires deviennent mon quotidien, les nouvelles fraîches du matin, j'commence à attendre ça avec impatience, c'est pas bien du tout)(chut j'ai rien dit, ni vu ni connu)

La mêche de cheveux, ça va être dur, je me lave les cheveux avec Pédro l'Ane, alors ils sont résistants... Mais ne désespérons pas.
Héhé.

---------------> ;)


  MangakaDine
MangakaDine
02-07-05
à 19:02

Re: Re: Re: Re:

Un jour, c'est moi qui irait te le prendre, ce cheveu.
(c'est bô les rêves)

  ArnoldLayne
ArnoldLayne
26-06-05
à 23:22

Je peux venir sur le pont, moi aussi ?

  Dezk
Dezk
01-07-05
à 00:08

Re:

Si tu le trouves, oui.
Je lance pas d'invitations. Liberté pour tous.
Alors, peut-être see you.

  ArnoldLayne
ArnoldLayne
01-07-05
à 10:14

Je crois que j'arrive à situer le Pont des Arts...

Après, si c'est pas celui là. Et puis, si j'ai personne à reconnaître :)...


  Dezk
Dezk
02-07-05
à 18:57

Re:

C'est ça qui est bien, c'est qu'il faut deviner...
Hé.

  ArnoldLayne
ArnoldLayne
03-07-05
à 00:06

Les trucs bien, ça m'intéresse pas.

Les gens biens non plus.


  Etoile-Filante
Etoile-Filante
06-07-05
à 19:39

Re:

" Persiste et signe "
.Chut.



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