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Me (ah bon)
Cours, petit, cours

Il fallait bien qu'un jour on se rencontre là "pour de vrai".
C'était hier. (C'était hier, et il se rappelait des effluves de son parfum si enivrant qui le hantait encore, et le... Ha, j'aime faire mon auteur Harlequin)

Levé tôt. 7h. Envie de marcher. Alors j'ai fait mon tour. Passé par les quais, as usual, le Musée d'Orsay, avec juste devant cette route à voitures qui gâche tout. Puis encore les quais, les vendeurs d'affiches pitorresques, touristes qui s'extasient, oh my darling, don't you want to buy me this...?, mais seulement à partir de 11h, avant, on dort.

J'avais pris le pliant, fourré dans ma sacoche de faux anarchiste arachnide arachnéen arraché arc-en-ciel, ah non, pas arc-en-ciel, non seulement pour le mot, mais aussi pour les tirets.

Le temps fuit.

             
En avant première pour vous, première photo ici. By me, I and myself. Pour toi public. (je ne me jette pas dans la foule, je suis fatigué et j'ai envie d'écrire).

Et j'ai retrouvé "la Passerelle des Arts", comme ils le disent dans les plans et guides historiques de Paris. Je n'aime pas passerelle. Ca sonne vide, creux, éphémère. Pourtant, "A une passante" de Baudelaire, et un de "mes" poèmes. Je préfère pont. Pont entre les gens. Peut-être parce que je lui ai écrit sur la main. Passerelle, ça se brise. Vas-y que je t'écrase entre mes mains, je te broie, comme des allumettes, ça brûle mais je m'en fous.

En passant devant une quincaillerie, j’hésite à acheter aussi un pliant, pour écrire à mon tour mon message dessus, mais je me suis que ce n'était peut-être pas elle, et que j'en avais un peu assez d'attendre. Enfin, d'attendre de la croiser. Je ne suis pas un impatient ; un impulsif, peut-être. Mais le temps me connaît. Et puis, ça fait un peu cliché, on communique par pliants, et puis après, oh, comme par hasard, on se rate, ils se ratent, plan sur leurs visages désolés, puis soudain, au moment où on s’y attend le moins, ils se cognent dedans, « Oh Dezk ! » « Oh Lisa ! », et les violons qui chantent, tout.

Toujours est-il que j’étais là, à 10h, sur le pont. J’avais vaguement le projet d’y passer un certain temps. Alors, j’ai pris les passants. L’eau. Le pont lui-même. L’étudiant d’jeun’s cool jusqu’au bout des ongles avait même son carnet moleskine spécial musique, avec des portées dedans pour écrire les mélodies qui lui passent par la tête. Quelle classe, n’est-ce pas. Il compose, avec ça. Iiiiiiiiiiiiiiih !
Puis, vers midi, elle est arrivée. (putain, il faut que j’arrête ce style à la con façon roman dix-neuvièmiste, ça m’agace, ça m’agace). Elle marchait en regardant autour d’elle, façon « J’en ai rien à faire d’être là, tout ce qui m’intéresse ce sont les péniches qui passent ».
Et puis, tout naturellement, elle s’est arrêtée devant moi. M’a regardé et m’a souri. Ben oui, tu vois, je suis là et je t’attends, on peut pas faire plus explicite.

Ca l’a fait rire que je sois revenu avec le pliant. « J’avais peur que ce soit pas toi qui l’aie. » Et en même temps, c’était pas grave, a-t-elle dit, si ça pouvait rendre heureux quelqu’un. J’ai pas osé dire que c’est moi que ça a rendu heureux, ça aurait fait trop cliché. Oui, CLICHE, soyons cliché, et puis merde, si cliché il y a, c’est p’t’être parce que c’est universel, et alors. Lalala, les fleurs.

Jolie, avec son même jean fatigué et des tongs. Des tongs par temps de pluie, j’ai pensé. J’ai du le dire tout fort, parce qu’elle m’a répondu : « Ben oui. J’aime bien la pluie sur mes pieds, contrairement à beaucoup de gens. » Elle m’a expliqué que de toute manière, si l’on était sous la pluie, on était mouillé, alors tant qu’à faire, autant se rafraîchir les pieds. Ca m’a fait rigoler. Encore.

En fait, je crois que durant les dix premières minutes, je n’ai pas vraiment réalisé qu’on était là tous les deux, entrain de se parler, sur cette « Passerelle des Arts », en même temps au même endroit. Fini la quête en aveugle, on s’était trouvés, voilà, les violons, les violons s’il vous-plaît… Ils se sont trouvés, et je pleuuuure, je pleure… Chanson d’un inconnu que je ne connais pas.
Alors soudain, je l’ai interrompue au milieu d’une phrase, comme ça, cavalièrement, disent les grands auteurs de romans chevaleresques, et je lui ai demandé son numéro. J’avais pas l’air d’un con.
Mais non. Elle m’a souri, encore, avec ses petites canines délicieuses, le genre de dentition parfaite qui te rend tout chose, non pas parce qu’elle fait peur comme une carnassière, mais parce que tu as envie de l’embrasser, sur les dents, comme Nadja et André Breton. Le baiser sur les dents. Oui, j’ai vaguement eu envie de l’embrasser, fugitivement, l’espace d’une seconde. Mais je ne l’ai pas fait, en fait, je ne sais pas si le voulais vraiment. Ca y est, je deviens une fille, à force d’en avoir fréquenté (ça y est, maintenant, le djeun’s cool est un tombeur habitué de la gente féminine, et un trait de plus au tableau caricatural), je veux quelque chose un instant, et la seconde d’après, woups, disparue, l’envie. Allez-y, lynchez-moi, je ne dirai rien, vous avez raison…

Elle s’est arrêtée au milieu de sa phrase, et elle m’a dit : « C’est bête, j’ai pas mon stylo, aujourd’hui. ». Alors, j’ai baissé la tête vers ma sacoche, et j’ai fait mon étudiant mystérieux avec les mèches noires qui tombent devant les yeux, et évidemment, j’ai trouvé un bic bleu que j’ai dégainé, avec un air-de-rien, comme si le hasard faisait bien les choses. Parce qu’il faisait bien les choses. Je ne savais même pas que je me trimballais un bic bleu dans ma sacoche. Comme quoi, on découvre parfois des objets surprenants (ouais) dans son propre bordel. Car oui, en plus, le bordel, l’étudiant est bordélique, c’est essentiel, le bordel de son sac est à l’image du bordel dans sa tête, en bonne et due forme. Voilà, maintenant, ce sont les Poupées Russes. « C’est le bordel partout, merde ! »

Et donc, notre petit rituel, presque, l’incontournable, en fait. Elle a coincé le capuchon dans sa bouche et m’a pris la main, l’a coincée contre ma poitrine –j’ai bien dit ma poitrine, pas la sienne, ç’aurait été un peu gros– gros, le coup, pas ses seins–, et m’a écrit son numéro. Avant d’écrire le dernier nombre, elle m’a regardé avec un air amusé et m’a dit qu’elle avait presque envie de ne pas le noter, pour rigoler un peu, mais en fait non, elle n’allait pas le faire. Je lui ai demandé pourquoi. « Parce que j’aurais pas la patience ». J’ai feint celui qui ne cherchait pas à comprendre, mais j’avais compris. Hé. Finaud, l’étudiant. (Si je récapitule : guitariste, anarchiste, fumeur, tombeur, cerveau, alcoolo, (vive les rimes) mystérieux, rebelle, énigmatique, et puis ?... J’oubliais : cool.)

On est restés là, appuyés contre la rambarde. Vent dans ses cheveux. Vent partout. Silencieux parfois, sans plus penser à rien. Ce qui est curieux, c’est qu’elle semblait respecter ces moments de silence, de solitude intime et personnelle. Pas le genre de fille à commencer à déblatérer dès qu’un silence s’installe. C’est con, mais j’ai été soulagé. J’avais presque peur, malgré mon impression plutôt agréable des premiers jours, qu’elle parle tout le temps. Malgré les silences, malgré la distance. Peur qu’en plus d’être décidée, d’être une fonceuse (visiblement), elle soit grande gueule. Bah non. Elle sait se taire. Sans être macho, hein. Elle sait, plutôt, rester silencieuse, ne rien dire. (Nooon, « rester silencieux », ça veut dire « ne rien dire » ? Je suis vraiment perspicace, parfois). Multiples facettes, peut-être. Silence, volontaire, avance, contemple, chut, écouter, cigarette, le mot juste, ce sont des mots qui me font penser à elle. Bref.

Je ne suis pas encore menotté à son collier. Indépendance, jusqu’au bout des doigts. Ouais, on y croit. Je l’ai quand même attendue, sur ce pont. Ne te mystifie pas. T’intéresse un minimum, cette fille. Au point d’y consacrer des écrits ici. Et après tout. Et alors.

Je ne sais plus comment on s’est retrouvés assis pendant deux heures à parler, mais je me souviens comment elle s’est levée. « J’ai faim ». Elle a bondi, et est retombée sportivement sur ses pieds, en face de moi. M’a tendu la main. Me suis levé. C’est con, mais le fait d’avoir touché sa peau m’a fait réaliser qu’elle était vraiment là. Que cette poursuite fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis, avait trouvé une suite, enfin, momentanément. Ici, pendant deux heures. Juste ses mots entremêlés aux miens, ses éclats de rire. Et ses yeux, toujours aussi fous.

On s’est séparés au bout du pont. Elle m’a proposé d’aller acheter un truc à manger avec elle vers la rive gauche. Evidemment, comme un con, j’avais rendez-vous avec Nico, Seb et Sadie (ouais, Sadie Frost, bien sûr) dans le Marais à 15h. Rive droite.
Elle m’a accompagné jusqu’à mon bout : « Tiens, voilà ta berge. » Un petit air déçu, peut-être, ou alors j’ai rêvé.
Elle m’a juste mis un petit baiser –qu’est-ce que ça fait con, ‘petit baiser’, mais je crois qu’il n’y a pas d’autre mot– sur le joue gauche, et puis elle s’est écartée, m’a fait un signe de la main. « Tu m’appelles ? ». Dernier regarde jeté, et puis elle s’est retournée, vers le pont.

J’ai descendu les marches, puis je me suis retourné. Curieux de voir comment elle marchait, puisque je ne l’ai jamais vraiment vue marcher. Juste sa silhouette qui se découpait. Point barre. Jolie démarche, souple et nerveuse, avec ce détachement élancé et un peu languide. Puis je me suis dit que je devais pas avoir l’air idiot à la regarder marcher, et j’ai emprunté mon bout de trottoir.

Bon. Voilà.
Ai passé deux heures à parler sans s’arrêter avec elle, et j’ai encore les traces de son numéro sur ma main, malgré ma douche de ce matin. L’ai noté quelque part, quand même.

Ca me fait marrer, comme c’est cousu de fil blanc, tout ça. Ca fait tellement Marc Levy. Même ma façon d’écrire en prend un coup. Je m’auto-fustige moins, phrases plus longues, plus de… récit ? Et puis, on en a rien à foutre, j’écris, c’est tout. Pas d’analyse. Ca évolue, normal. Melting-pot de mots, c’est comme au Boggle, on secoue, ce sont les mêmes lettres, mais pas les mêmes combinaisons à chaque fois. Ouais. Ca court, les mots, ça court.

Alors je vais l’appeler.
Je crois.
Wait and see.
Je pars mercredi avec Nico, Seb, sa copine, Jean-Sé, un cousin et une cousine à lui. Maison dans le midi, farniente pendant une semaine et demie, deux semaines. Dépend de quand rentrent ses parents. Il faudrait peut-être que je le dise à Lisa. Ca y est. Une fille, et c’est le déluge de problèmes. C’est peut-être pour ça que la solitude reste la seule véritable qui m’accompagne. Même si elle sait m’assassiner aussi, dans le dos ou de face. J’en ai trop besoin, trop besoin de me recentrer moi-même, seul, pour mieux aller à l’extérieur. En la quittant, je suis arrivé en avance dans le Marais. Alors, plutôt que d’attendre, j’ai marché. Trop besoin de marcher, aussi. Rester assis durant des heures quelque part, j’ai du mal. Run, run, run, run, run… baby love me too.


Ai de plus en plus de mal avec ce « je ». Du mal, comme si je répétais tout le temps « moi, moi, moi », puisque je parle de moi. Forcément. Même si aussi des autres.
Bref.


J’ai encore son bleu sur la main.







 

 

 

Ecrit par Dezk, à 20:56 dans la rubrique "Actualités".

Commentaires :

  rafaelle-
rafaelle-
10-07-05
à 21:09

oooops pardon

si si ! des nouvelles !!

  Dezk
Dezk
12-07-05
à 13:31

Re:

Ta demande est satisfaite, je crois.


  rafaelle-
rafaelle-
10-07-05
à 21:16

ah là là....
non vraiment J'aime..... J'aime J'aime J'aime (hmmmmmmm 4 GRANDS J comme JE rien que pour TOI !!)
non franchement, moi adorer la façon dont toi écrire.

MOI MOI MOI te félicite....

:-D

  Etoile-Filante
Etoile-Filante
10-07-05
à 22:37

Re:

Une nouvelle [?] fan :) Parce que tes mots.
J'aime. J'aime. J'aime.
[oui, je copite sur la miss du dessus]

  Dezk
Dezk
12-07-05
à 13:32

Re: Re:

C'est en plagiant qu'on trouve l'inspiration. Alors.
Moi aussi, je plagie, sauf c'est moi-même, parce que je redis : "merci".  Pour toi public. ;)

  Dezk
Dezk
12-07-05
à 13:31

Re:

Moi dire merci à toi. Hé.
Merci pour ton jeu de "je".



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