Prochainement, demain.

C'est malin. J'ai déposé un commentaire quelque part, et j'ai eu envie d'écrire. Autre part.
Alors, c'est ici. A l'étroit, sur cette page 'à moi' qui me semble inerte et fade. Ce n'est pas moi, je n'aime pas. Comme une mascarade hypocrite, sensée me représenter moi.

Ca me fait rigoler d'avance, de penser à tous ces gens qui font de la pub pour qu'on vienne les lire. J'ai presque envie de faire pareil, pour rire. Tiens, allez, je vais le faire. J'irai sur les blogs que je lis depuis longtemps, très longtemps, en silence, juste pour me faire entendre, pour me faire voir, pour une fois. Ca va être drôle.

Puisqu'il faut me présenter. Histoire qu'on sache à qui on s'adresse.
19 ans. 1ère année de fac, en philo. Ca fait classe, hein, de dire "je suis étudiant en philo, je lis Marx et Hegel tout en buvant mon café à la brasserie à côté de la fac". Ca fait classe, de se ballader dans le bus avec un bouquin de Heidegger qui dépasse du sac, les yeux plongés dans ses notes de cours, ou dans le vide, aussi, histoire de faire poète maudit.
Forcément, les filles, elles aiment ça, alors hop, le regard vissé dans ma nuque, parce qu'il paraît que ça fait se retourner les gens. Normalement, la personne le sent, commence à passer sa main dans ses cheveux, dans son cou, et puis au bout d'un moment, lève les yeux, et vous regarde. 50% de chances que ça marche ; "c'est fifty-fifty", comme diraît mon prof de socio.

Là, voilà, encore une remarque qui fait étudiant. "Mon prof de socio".

Voilà, on pourrait dire que je suis l'archétype de l'étudiant. Je me marre encore d'avance à cette simple idée.
J'aime le café, le boulevard Sébastopol aux environs de Beaubourg, jouer de la gratte, parce que le simple fait de lire de l'admiration dans les yeux des autres, lorsque j'en joue, le simple fait de les entendre penser "Quel d'jeun cool", ça me fait mourir de rire. J'aime en jouer, oui, juste pour en jouer, j'aime mes pieds nus sur le carrelage froid de ma cuisine minucule et pourrie, j'aimais les cheveux d'Emilie, enfin, je les aime toujours, peut-être. J'aime écrire au stylo bille bleu, parce que ça me rappelle la lettre que je lui ai envoyée, un jour, il y a longtemps.

Tiens, nous y voilà, à l'origine de ceci, de cet article sur cette page qui est censée être mienne.
Je ne sais pas si je dois maudire ou remercier celle qui, involontairement, par le simple biais de son texte, m'a fait atterrir ici.
Ouais, peut-être merci, Envole-moi.

On verra.

Je dois peut-être saluer la compagnie, dire au revoir.
Alors, pour toi public, je passe ma main dans mes cheveux avec un sourire blancheur Freedent, et là, tu pousses des cris hystériques, en tendant la main pour tenter d'arracher un pan de ma chemise.

Le rideau tombe.