Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Prochainement, demain.


You
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?


Me (ah bon)
Frappez, mon cher, avant d'entrer

Il a fallu que j'attende longtemps. Enfin, pas vraiment. Puisque je n'y suis allé qu'hier, mercredi, sur ce pont. Alors. C'est elle, plutôt.

Entrevue. A peine.
Hier, 10h, en tailleur sur le pont. Je savoure l'instant immobile. Plaisirs futiles, gestes faciles. Cigarette et guitare, image silencieuse du fêtard. Rimes ineptes, mais j'aime, ça me plaît.

Lundi et mardi, trop pris. Déménagement de Jean-Sé, pour un studio, un vrai, enfin. Il a attendu, longtemps. Ironie de la dépendance financière, à l'âge où l'on emmerde le monde, parfois, si l'on est un "vrai" jeune. N'importe quoi. Bref, toujours est-il que les après-midis passés à entasser cartons remplis de bouquins, de CDs et de fringues, et meubles ikéa, se transforment en soirées jusqu'au petit matin. Passe-moi la bouteille, on verra après. Ouais. Quatre garçons dans le vent, hein. Ouais. (bis)(j'aime me répéter) Quatre célibataires, enfin non, trois, puisque Seb a rencontré une Parisienne samedi dernier. L'archétype de la parisienne, il a dit. Ca le fait rire. Jolie fashionista, juste pour rire, ils le savent bien tous les deux. Ca ne durera pas, il l'a encore dit. Je n'ai rien dit mais n'en pense pas moins. On dit ça, et puis on se retrouve enchaîné comme un con, sans s'en rendre compte, du jour au lendemain. Et souvent, c'est trop tard, parce que le temps qu'on s'en aperçoive, elle en a eu assez, et elle est partie.
Putain, je rumine déjà à mon âge. Haha. Si jeune et déjà vieux, comme disait mon grand-père. Voilà, ça y est, je cite un 3ème âge. Pourtant, je l'aimais bien celui-là. Mais ils peuvent pas tous rester.
C'est con. Mais c'est comme ça. Et pourtant.

Alors, la nuit tout autour, et nous dans le studio minuscule rempli à craquer de cartons. Lessivés. Clope au bec, canette à la main, affalés sur le sol, la tête en arrière. Quelle belle image d'Epinal. Hm, il faudrait que je crie : "La tête en arrière, Soledaaaaaad", pour coller à l'air du temps. Luke, ce petit groupe de djeun's tellement djeun's, "qui s'est engouffré dans la brèche laissée par Noir Désir", dixit les médias. Seulement, Noir Des', comme le disent les fans qui se croient tout permis et qui m'agacent, n'est pas mort. Jamais. J'aime trop leurs textes pour les oublier et les laisser être remplacés par un groupe qui saute et gueule : "Je suis un marginal, je ne colle pas à la so-cié-tééééééé". M'énerve. Fuck.

Qu'est-ce que j'aime fumer. C'est mal, je sais, bad boy, ouais, ouh. Tu fumes, tu vas mourir, cancer. Oui, je sais. Le père d'un ami est mort d'un cancer. Je sais ce que cest que de voir quelqu'un mourir à petit feu à côté de soi. Lentement. Pernicieusement. Mais sans pouvoir s'arracher à l'emprise de la nicotine.
Il
disait : "C'est pas la dernière, c'est juste une pour m'aider à tenir." A tenir quoi? Mieux tenir la mort à deux mains, hein? Qu'est-ce que je lui en ai voulu d'avoir crevé. D'avoir détruit sa famille, mon ami, mon pote. Nico effondré. C'est peut-être pour ça qu'il a tant besoin de voir son reflet dans les yeux des autres. Vérification : m'aimez-vous? Puisque mon père est mort, c'est comme s'il avait plus aimé la clope et la mort que moi, alors m'aimez-vous? Test perpétuel, quête sans fin.

M'aimez-vous?

Elle aimait me dire ça en riant. Penchée sur moi, ses cheveux châtains, en boucles légères. Cascade sur ses épaules, cliché magnifique. Mais c'était si réel. Je pouvais tendre la main et la toucher. Là. Je pouvais empoigner ses cheveux soudainement, comme si j'étais en colère, et poser sa tête sur ma poitrine, si doucement l’instant d’après. Image filmique, ils s'aimèrent et eurent beaucoup d'enfants.
Ne plus y penser.
Son image qui fuit peu à peu de moi.
Elle est en fuite.
Et moi je fuis de partout, ma maison interne craque, fissures, elle m’échappe, elle m’échappe. Tu pars, Emilie, tu pars et je ne le veux pas. Je me disais ça, les derniers jours. Quel imbécile.
J’aimerais pouvoir m’apitoyer suffisamment sur moi-même pour m’autoriser, pour me laisser, non, oui, m’autoriser, il faut que je le dise, il faut que j’admette… il faut que j’admette que je peux souffrir. Ca me racle la gorge et je me tue l’orgueil, mais il faut. J’aimerais m’autoriser totalement à me laisser aller totalement, je, non. Stupide, cesse de te lamenter, bordel, avance, avance, oublie. Ferme les yeux et efface d’un trait, net, propre. Putain de ratures.
Je l’aimais.
Vas-y, Anna Galvada.

Alors, l’image de l’autre que j’essaie de mettre là, devant mes pupilles. Tu changes de crack, hein, mon petit, ou ta solitude ou la fille, mais tu ne peux pas choisir, alors tu essaies de concilier les deux, et ça ne marche jamais. T’as trop d’orgueil, de volonté pour ça. Petit con, tu te casses ta propre vie, et tu le sais très bien. Je le sais. J’ai toujours cassé peu à peu ce qui m’entourait, avec les filles.
On ne m’a pas appris à aimer.
A donner.
Maintenant, Lara Fabian pour vous. Ha.
Allez-y, sortez les violons. Sérénade de Tchaïkovsky, je connais peu de pièces, mais je les connais bien. Jouez, jouez. Vous chantiez ? Eh bien, dansez, maintenant.
Danse avec moi, Emilie. Juste une dernière danse. Juste.
Tais-toi.

On ne m’a pas appris à faire part de mes sensations à la personne désirée, on ne m’a appris à lui dire, lui expliquer toute la vérité. Je m’étonne moi-même de le faire ici. Je suis un monde de silence, c’est pour ça que je fais tant de mal. Et que je fais si mal. C’est pour ça que les filles s’accrochent sans comprendre, c’est parce que je n’explique pas. C’est pour ça qu’elle a eu si mal, c’est moi, rien que moi, quel crétin, je lui ai broyé tout, tout sur mon passage. C’était si beau, au début, et j’ai tout foutu en l’air. Les larmes comme des cailloux qui percent les yeux. J’admets pas, non, j’admets pas.
Je n’ai pas appris à admettre. Trop d’orgueil, toujours.
Je ne lui ai pas dit ce besoin de solitude, et comme je ne l’ai pas dit, elle n’a pas pris la peine de comprendre. Peut-être une autre fille aurait-elle compris. Emilie était une fille à demi-mot, mais pas tout à fait assez pour tout percevoir. Elle percevait le demi-mot charmant, qui fait du bien. Pas le demi-mot blessant, le demi-mot qui écrase, le demi-mot-ssade. Haha. Je fais des jeux de mots, maintenant. On ne badine pas avec l’amour, hein ?


Je m’éloigne.
Du pont.
Parce que j’y étais, hier. 10h, donc.
Vers midi, une silhouette de plus, elle était là. Cheveux fluides et bruns. Perles de bois qui pendent devant mes yeux, des seins derrière. C’est pas moi, m’sieur. C’est elle, elle s’est penchée : « Salut ».
Elle ne fait que passer, dit-elle, pour vérifier si c’était bien celui-là. Parce qu’elle n’est pas venue tout de suite ici. « D’abord le Pont Neuf, me dit-elle, parce qu’on peut peut-être y créer justement des trucs neufs. Ouais, c’est nul, mais j’y ai pensé en premier. »
Quelques secondes, elle est pressée, un des trois acolytes qui l’accompagnait à la fête de la musique l’attend, ajoute-t-elle encore.
Et là, je sors un truc complètement incontrôlé, je ne sais pas comment : « C’est ton amoureux ? », avec un petit ton plaisantin. Je sais pas ce qui m’a pris.

Elle m’a soudain regardé, et a répondu, mi-sérieuse, mi-riante, que non, c’était un ami, c’est tout.
M’a demandé si je comptais revenir au café. « A moins que tu trouves que le yaourt soit périmé. » J’ai tout de suite compris. Cette fille a une répartie incroyable. La plus dingue que j’aie jamais entendue. Du coup, je me sens stupide, à me dire intérieurement : « Quelle répartie formidable ». Alors, je la regarde, et mes neurones font ‘crouiiiiic’ lorsqu’elles fonctionnent, si lentement.
Elle doit peut-être croire que je suis un être mystérieux, contemplatif et pensif. Ouais. Tableau à revoir. Tout ceci n’est qu’ébauche.

C’était étrange, de la voir pressée. Différent.
Différent de quoi. Des deux fois où tu l’as vue ?
Pas eu le temps de parler.

Elle a murmuré un « désolé » et m’a embrassé sur la joue, juste sur la gauche. C’est la joue que je préfère, je ne sais pas pourquoi. Je sens plus de choses par là. Enigme interne, une de plus. Quoique, l’épiderme, c’est externe. Oh, qu’est-ce qu’on s’en fout.

« A plus ». Ca m’a fait penser au journal de Georgia Nicholson, que ma cousine lisait, petite. Moi, je gardais mon panache, je lisais par-dessus son épaule en disant « Qu’est-ce que c’est con ». Oui. Mais je me marrais bien tout seul. Alors, à plus, au sens à plus, ou à plus ? Pitoyable.
Mon pont ou ton café, on a cherché tous les deux, on est quitte.

Si on est aussi orgueilleux l’un que l’autre, personne n’avancera.
Chacun sa tour de verre, Lisa.
N’empêche, haha, quel excellent jeu de mots, il faut peut-être… briser la glace. Quelle chute superbe. D’un mauvais extravagant.

Je me répare, on dirait.

Ah, au fait, j’ai eu 15, 75 en socio. Voilà, cliché de l’étudiant je-m’en-foutiste (je m’étais promis de ne plus utiliser ces tirets)(je faillis à mes promesses, bien, évidemment, pour parfaire le tout) qui réussit finger in the nose. Hands in the pocket. Ouais, je préfère ‘finger in the nose’. Ca fait encore plus je m’en foutiste. N’empêche, sans les tirets, c’est moins bien.
Mais c’est la seule note que j’ai eue. Les autres à voir. On va rire. Ma seigneurie va se gausser.

Envie d’aspire la fumée, et de sentir l’embout qui grésille. Point rouge.

Elle fumait élégamment, l’autre jour. En même temps, un peu comme un mec. Ca lui allait bien. Complètement d’ailleurs.

Emilie fumait peu, c’était du snobisme.
Après tout, on fume par snobisme. On vit par snobisme, voilà, j’assène cette phrase prophétique, pour choquer la petite population, j’suis snob, merci Boris, j’suis snob, j’m’appelle Robert mais on dit Bob.

Jean Cocteau (référence intello-libertaire-de-gauche, ça y est, je suis en plus de tout ça classifié bobo baba and co, maintenant) ne disait-il pas : Vivre comme tout le monde en étant comme personne ?

Haha. Connerie.
C’est plutôt vivre comme tout le monde en étant basé sur le même modèle que tout le monde. Fondamentalement. Qu’on le veuille ou non. Ensuite, on rajoute ses propres trucs par dessus, et on ese façonne son propre modèle. Structure en bois, industrielle, et après, il y en qui la laissent comme ça, d’autres qui se font installer, jacuzzi, hippodrome et terrain de golf, d’autres qui foutent des guirlandes et des fleurs, d’autres qui creusent des trous dans les murs, d’autres qui refont tout avec le même bois.
Mais ouais, c’est avec le même bois. Même schéma.

Celui qui crie « Je ne suis comme personne », à l’instant où il fait ça, il vient de le faire, comme dix millions de personnes avant lui. Comme tout le monde, mon vieux, en cette seconde.

On y croit toujours.
Elle était pas comme tout le monde.

Il a bien dit « Parce que c’était lui, parce que c’était moi », le vieux, hein ?
Parce que c’était elle.
Tais toi.

Ecrit par Dezk, à 23:56 dans la rubrique "Actualités".

Commentaires :

  Cabotine
Cabotine
01-07-05
à 09:47

...
Tu me rappelles quelqu'un, ça fait mal et ça fait du bien, d'un côté... Parce que je croyais l'avoir perdu, et finalement il revient dans ma tête à défaut de revenir dans ma vie.
Alors déja merci pour ça, je suis certaine que toutes les fans féminines qu'il avait seront d'accord avec moi...
Y'a pas assez de textes au masculin ici, ça manque, parce qu'on se rend compte que finalement, vous écrivez bien... J'aime le style, l'espèce de je-m'en-foutisme (pour reprendre tes tirets) qui se dégage de tout ce que tu dis, comme si tu cachais tes tourments derrière un masque d'auto dérision.
Tout ça pour dire que je me range à l'avis de la foule, vous allez devenir une star de rennomée jouebienne, c'est déja bien parti.
Au plaisir ;)

  Dezk
Dezk
02-07-05
à 19:08

Re:

Ecris-tu quelque part? En général, les gens qui viennent ici sont implantés à un endroit, et toi, tu as déménagé. Où? Je serais curieux de voir.

Visé juste : "auto-dérision (encore un tiret, décidément) pour cacher les tourments". Sans doute. Peut-être. Nul ne sait.

De rien pour ce fantôme du passé que je fais revenir sans en être conscient. Qui était-il?
Et je vous remercie pour ce futur destin de star. La gente masculine semble en effet peu représentée. Mais je n'écris pas pour la défendre elle, mais Pour toi, public. (je me passe la main dans les cheveux d'un air dégagé, et me fraie un chemin dans la foule hurlante, qui engloutit ma silhouette mystérieuse, naturellement).

Je divague...
Vague.

Je vous tire mon chapeau.


  Cabotine
Cabotine
03-07-05
à 01:45

Re: Re:

Oui j'ai aussi mon chez moi ici...
Bizarrement j'aurais presque envie de te le cacher, parce que ce que j'y raconte ne me parait pas digne d'interêt, et puis parce que peut-être tu serais déçu de lire des banalités, ou des "sentiments de fille", parce que soyons lucides : je suis une fille, et j'ai des sentiments, conclusion, je les raconte, en vrac, et parfois je colle les mauvais mots dessus. Tout le monde ne possède pas les mots, c'est bien dommage... C'est ici, malgré tout, je prend le risque, puisque "tout risque est beau à prendre"...

Mon fantôme du passé s'appelle Hugo, il était basé ici. Seulement le mystère qui l'entourait s'est envolé avec lui il y a de ça déja 2 ou 3 mois... Plus aucunes nouvelles, où est-il, que fait-il, va-t-il bien? Ce ne sont que des questions sans réponse, et la nostalgie qui s'installe.

Au plaisir ;)


  MangakaDine
MangakaDine
01-07-05
à 12:53

(Cabotine, s'il devient une star, il n'écrira plus comme il a envie d'écrire et au final, ça risque d'être....hum...lassant, décevant, nianian, completez la suite)

Tu sais, Emilie, peut-être qu'elle les persevait, tes maussades. Les gens à demi mots, sauf vraiment ceux fortement concentrés sur leur propre personne(et qui voient que ce qui les arrange), les comprennent dans les deux sens. Elle n'a peut-être pas voulu te montrer qu'elle avait compris...pour croire encore, s'illusionner du beau sans tâches, je sais pas.... Et puis ce qui est bien avec les non-dits, c'est qu'on peut toujours penser qu'on a mal interprêté la chose. Après tout, si le message doit impérativement passer, on a qu'à avoir les tripes pour le dire en face, merde. J'utilise souvent ce procédé : la mal-interpretation des non-dits ou des demi-mots. Comme ça, je peux encore croire que tout est possible...

C'est con hein? Je viens de réaliser. Oui c'est con cette manière d'agir, de penser. Puff, m'en fout. Moi aussi je suis une djeuns je m'en fouttiste (sans les tirets parce que la flemme de les mettre).

Attention, dans quelques secondes, racontage de life :

Je ne fume pas. Je ne bois pas non plus. Sûrement parce que je vois les gens autour. Ce qu'ils sont en train de devenir. Ce que ça leur apporte. Et là peine que ça me procure. Je n'arrive pas à me dire que par snobisme, on va se coller cet espèce de boulet qui va trainer derrière nous à vie. Se le mettre delibérément à notre cheville, alors qu'on a déjà tellement de choses dont on doit se débarasser. Je ne vois vraiment, vraiment pas l'utilité de ses machins, où est l'avantage. Notion de facilité. Se créer des fuiyantes, au lieu de véritable résolutions aux problèmes.
Si je ne comprends pas cela, c'est peut-être parce que je suis trop stricte face à ses choses. Je n'accepte pas que les gens se fassent eux même leur propre mal.
Et puis peut-être aussi....
...non, j'ai pas envie d'écrire ça.

Décidemment, Lisa m'agace de plus en plus. Mouahaha. Où est la limite entre l'admiration et la jalousie? Elle est trop bien. C'est toujours ces filles là qui n'ont peur de rien, qui parviennent à avoir ce qu'elles méritent. Qui doublent ouvertement celles qui attendent patiemment à la queue, comme des connes, certes, mais elles ne connaissent que ce chemin là. Je m'égare, et ça devient incompréhensible. Mille excuses. (pourquoi je m'excuse? y'a aucune raison!)
Je retire mes excuses.

Et toc!


  Dezk
Dezk
02-07-05
à 19:22

Re:

Bonne question : la starification modifie-t-elle l'écriture? Etant en philo, je me devrais de faire une réponse développée, mais je n'en ai pas la moindre envie. Intéressant, mais laissons cela ici. Ouais. Héhé.

Emilie était ce que j'appelle un être... comment dire? Fragile et flamboyant. Ouah, quel cliché énorme. Mais juste. Alors, sans doute, comme tu le dis, comprenait-elle les maussades, les mau-ssages mais pas mots-sages, les messages. (quel enchaînement superbe). D'une certaine façon, elle devait se refuser à elle-même de voir la vérité en face. Que j'étais un con égoïste qui avait trop besoin de se retrouver seul, souvent, de façon incompréhensible. Alors d'une certaine manière, elle s'est bandé les yeux.
Comme n'importe qui aurait pu le faire. Quoique. D'autres, au contraire, veulent tout remuer, pour ne pas se cacher, pas s'illusionner. Nous étions faibles, à notre manière chacun.

C'est vrai qu'il est si facile de se boucher la vue avec les deux mains, pour tenter de se rattrapper aux branches. Pour tenir à bout de bras le rêve. Et en même temps, je le souhaitais si fort, qu'il continue, ce magnifique rêve à deux. Mais que veux-tu, un jour, on perd. Fortement. Dans tous les sens du terme.

La cigarette. Je sais qu'elle me consume.
Comme je le disais, au début, c'était pour me moquer. Maintenant, c'est moi qui suis risible. Voilà que je me rabaisse, allez, je tire un instant mon panache, hop, c'est fait, maintenant, je remonte sur mon cheval. Fini. (élan de vanité)

Cette comparaison avec ces gens qui doublent dans la queue m'a fait penser à Nico. Il est exactement pareil. Brûle les feux, et brûle sa vie avec. Pour l'instant, s'est pas encore cramé les ailes, mais joue quand même beaucoup son Icare. Il y en a qui se préservent plus ou moins. Lui, il joue beaucoup avec le feu. Le peu que j'ai aperçu de Lisa m'a donné la sensation qu'elle contrôlait mieux tout ça.
Et puis après tout, il faut bien que vous soyez jalouse, mademoiselle Dine, ça me fait sourire. Pas d'excuses à présenter. All is right.
Parfois, à tout griller, on obtient beaucoup, mais on fait peur, aussi. Je crois que ce que je préfère, ce n'est ni celles qui restent comme des tourtes plantées dans la queue, ni celles qui grillent tout d'un coup, c'est celles qui se débrouillent un peu pour doubler un peu là, puis piocher ça au passage, et hop, un pas de côté. Peu à peu. Pour devenir une vraie gagnante.

Putain, qu'est-ce que c'est compliqué, la vie. On voudrait que tout soit si simple, et on s'aperçoit qu'on se pose ses propres freins, ses propres règles à la con.
Pire que Heidegger.







Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom