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Me (ah bon)
Laughing

Il y a des moments où je me sens fondamentalement heureux. Hédonisme pour de bon, j'assume.
Appuyé contre la rembarde de mon appart, au-dessus de la rue. Je mange du chocolat comme un môme, en croquant direct dans la tablette de Noir Dégustation Suprême Intense Truc Je Sais Pas Quoi, sans savoir où en est la fin.
Juste en bas, la rue. Les gens qui passent, voitures et piétons, en vrac, les enseignes lumineuses, le ciel au-bout, sombre d'un côté, encore lumineux de l'autre. Comme deux issues différentes : Black & White, hein. Tchin tchin mon ami, je trinque avec la rue, en tête-à-tête. Juste nous deux, et puis le monde autour.

Je profite.

Tout à l'heure, je marchais dans la rue Notre-Dame des Champs, et y une gosse qui s'est arrêtée dans sa course, paf, tout d'un coup. Elle déboulait d'un coin de rue, en courant à toutes jambes. Et elle a pilé juste devant moi. Elle s'est arrêtée, comme ça, elle regardait droit devant elle. Elle avait ce que j'appelle une frimousse. La gamine de 10 ans sortie d'un bouquin, les nattes, rousse presque carotte, taches de son qui vont avec, le marcel et le short, sandales, et les dents du bonheur, quand elle a souri.
Parce qu'ensuite, après avoir regardé dans le vide une fraction de seconde, elle m'a regardé, elle m'a souri, en écartant tout grand la bouche. C'était tellement spontané, que j'ai rigolé, là, sur mon bout de trottoir, arrêté tout comme elle.  On se serait cru dans un remixe de la Petite Maison dans la Prairie, j'étais Charles Ingals et elle sa fille Laura, manquait plus que la petite soeur qui court derrière et se casse la gueule dans les fleurs, et la mère qui s'évanouit de joie dès qu'elle gagne le premier prix du concours de tartes, c'était la joie.
Non, je dis ça, mais en fait, c'était vraiment la joie. Je me suis senti heureux, mais heureux, j'écris ça maintenant et pourrais me sentir comme un illuminé, mais pas du tout, j'étais heureux d'être là avec cette gosse qui me regardait en souriant.

Ca a duré dix secondes maximum, mais c'était comme une extase. Comme si la petite fille m'avait foutu toute sa joie de vivre dans un gros paquet, et qu'elle me l'avait fourré dans les mains, pour se casser aussitôt.  Parce qu'ensuite, sa mère est arrivée, l'a dépassée avec la poussette contenant un autre gamin, a traversé la rue, l'a appelée. La fille m'a regardé une seconde encore, m'a dit "Salut", et puis elle a couru pour la rejoindre, me plantant là sur mon trottoir.

Ca y est, maintenant on va croire que je suis un Scientologiste halluciné, un pédophile refoulé, un chaman ahuri, un bouddhiste zen qui aime le monde, je sais pas quoi.
Ben non, non. Ca été un peu déclencheur d'un truc, je ne sais pas quoi exactement. Enfin, pour aujourd'hui. Je ne prétends pas que ma vie a été bouleversée. Juste que je suis formidablement bien depuis quelques heures. Détachement vis-à-vis de tout, et envie de serrer le monde entier dans mes bras. Je m'explique. Peu importe que je ne sois pas retourné sur le pont à cause la pluie et que je n'ai pas vu Lisa, peu importe d'avoir encore croisé Emilie de l'autre côté de la rue, de l'avoir vue et qu'elle ne m'ait pas aperçu, peu importe de n'avoir pas envie d'aller chercher mes autres résultats de philo. J'ai envie de marcher tout le temps, comme je l'ai fait tout à l'heure à Saint-Michel, juste pour le bain de foule, adopter la béat-titude (haha, quel excellent jeu de mots)(tu parles), sourire, point barre.

J'ai croisé un pote de lycée à Odéon, il m'a dit : "T'as l'air hyper heureux, ça fait plaisir mon pote de te voir comme ça." Ouais, je lui ai répondu, en fait, je ne savais pas quoi répondre, j'ai du sourire connement, mais j'en avais trop envie.

Et puis voilà, je souris c'est tout.

Ecrit par Dezk, à 23:24 dans la rubrique "Actualités".

Commentaires :

  MangakaDine
MangakaDine
04-07-05
à 23:43

C'est mignon.
Un Dezk heureux de vivre, d'être avec les gens, c'est mignon. C'est ça, aussi.
Puis c'est communicatif, le sourire aux lèvres. L'envie de vivre pareil, là, à l'instant, parce qu'il suffirait de regarder les autres. J'aime ces moments. J'aime sourire dans le bus et me dire que peut-être quelqu'un l'a remarqué, et sourit à son tour. Parce que c'est stupide. Parce que ça rend heureux. Haha, au fond, il suffirait de se réjouir de ce qui nous entoure pour trouver nos peines présentes désuètes, dérisoires. Qu'est ce qu'une Emilie, qu'est ce qu'un Maro comparé aux jolies dents biens blanches d'une gamine de 10 ans hein? Peut être qu'on se complait trop dans notre propre malheur. Après tout (et je parle pour moi), c'est ce qui me rend productive. Si j'étais joyeuse tout le temps, j'arrêterai peut-être d'écrire, trop impatiente de vivre mes moments présents de toute mon âme, parce que je ne voudrais lâcher ce temps pour rien au monde....
....pfff, au fond, j'en sais rien.

  Dezk
Dezk
05-07-05
à 12:13

Re:

Sentiment d'exister, en fait.

Mais comme tu le dis, si on était 24/24h avec le sourire Freedent, il n'y aurait pas ce fond intéressant, ce quelque chose qui distord un peu le "tout bien tout beau", ce quelque chose qui nous pousse à rélféchir. Fait mal mais fait bien. C'est-à-dire qu'heureusement que c'est là. Imagine nouveau joueb : Dezk, le bisounours heureux, en sous-titre : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Pitoyable, non?
C'est vrai que dans les périodes de ma vie où j'ai été très, très heureux, m'arrivait parfois de me dire : "Où est la faille?" Comme le besoin de retourner à quelque chose qui provoque une fêlure, pur se sentir plus exister.

Hé, Dine. You're a funny girl.


  Feu
Feu
05-07-05
à 18:56

Ces moments où on se sent vivre, heureux pour un rien. Mais un rien qui devient un "tout", au contraire, puisque ce petit "pas grand-chose" est à l'origine de notre grand sourire, de notre envie de tout, justement.
Bref. Juste pour dire que j'aime vraiment, ici. Ce qui est drôle, c'est qu'on est rapidement tenté d'écrire dans le même style que toi, dans les commentaires, dans ces blogs qui, comme le tien, ont un style de rédaction très particulier. Difficile de préserver son intégrité rédactionnelle, en quelque sorte, de ne pas être contaminé pas ta plume... ;)

  emberlificoteuse
emberlificoteuse
05-07-05
à 20:47

:)

(Heu...) Idem!

  Dezk
Dezk
07-07-05
à 18:59

Re: :)

Je ne devrais pas répondre, c'était pour Feu. Mais je réponds quand même, j'ai la conscience professionnelle.

  Dezk
Dezk
07-07-05
à 18:58

Re:

A croire que j'intimiderais les gens.

C'est vrai, exact. Le "rien" devient "tout" ; sensation d'être empli du tout créé par tous les riens. 1+1+1+1, en quelque sorte. Ah, j'aime les chiffres dans cette police, Georgia. Bref.

  ninoutita
ninoutita
05-07-05
à 23:02

Ca fait du bien à lire.
On se sent très cons d'un coup de se prendre la tête alors qu'on pourrait être heureux.
Grace à ton petit souffle frais et souriant, je me sens toute heureuse.
Merci.

  Dezk
Dezk
07-07-05
à 19:00

Re:

Mais les autres jours, ce n'est pas forcément prise de tête. C'est un éclairage différent.
De rien pour le vent frais, ça aère, je trouve. Communicatif, en fait. Héhé.

  ninoutita
ninoutita
07-07-05
à 20:15

Re: Re:

Non, je ne dis pas qu'on est tous les jours entrain de se crêper le chignon (héhoooo faut pas abuser non plus hein!), mais on est quand meme souvent sur les rotules et stressé.



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